dimanche 18 avril 2010

Recherches Internationales (3)

Suite (et presque fin!) de mes (més) aventures téléphoniques…

Après avoir reçu le merveilleux et ô combien attendu texto d’annonce de suppression de ligne, et non sans quelques larmes de rage, cher ami chômeur, j’ai pris sur moi (et sur mon forfait) et rappelé le service client. Je vous passe l’attente musicale et le long chemin numéroté qu’il m’aura fallu composer pour obtenir l’assistance d’un conseiller…

- Bouygues Telecom bonjour, M. à votre service. (ton enjoué, il ne sait pas ce qui l’attend le petit)
- Bonjour monsieur, je vous appelle pour une histoire de hors forfait ou je dois payer la moitié maintenant sinon vous me coupez ma ligne etc.… et là je viens d’avoir une GROSSE connasse en ligne à qui j’ai dit que j’allais payer mais
- Oulà, mademoiselle, calmez vous, je reprends le dossier, donnez moi votre numéro de ligne.
- Ok, 06… (Non cher lecteur, je ne vais pas dévoiler mon numéro ici, il me reste d’abord meetic, Edarling ainsi que be2.fr à tester avant d’en arriver là!)
- Très bien, mademoiselle V. ?
- (Y’a comme un petit déjà-vu ans cette conversation là!) Non, sa fille. (j’aurai adoré ajouté un petit «bordel de merde», mais j’ai pensé que ça n’était peut être pas encore le point culminant de ce nouvel échange passionnant et que je pouvais me retenir)
- Très bien, je vois que ma collègue a effectivement noté un refus de payer, je vous écoute ?
- Et bien cette conne
- Mademoiselle, il est inutile de s’énerver!
- Ah bah nan, je vous jure que moi ça me fait du bien! Donc cette conne, après avoir passé 4 jours derrière son petit téléphone à me harceler et à me raccrocher au nez, me raconte sa petite histoire de hors forfait etc. et me demande de payer maintenant! Je lui explique que je n’ai pas ma CB et qu’il faudrait qu’elle me rappelle dans 1h pour que je paye, mais elle refuse et je vous passe l’amabilité et tout l’échange d’amour qui a opéré entre nous bref je viens de recevoir un sms me disant que ma ligne va être coupée là!
- Oui je vois.
- Non, je crois que vous ne voyez pas là, je cherche du boulot, je suis amenée à parler avec des employeurs à l’étranger et là je ne peux plus appeler!!! (mais ça tu ne piges pas hein crétinus, parce que toi tu as un travail hein ?!)
- Je comprends.
- Et moi, j’ai déjà pas de forfait, et là, c’est encore moi qui vous appelle, alors si ce putain de numéro un (élu par des votants doivent être sourds ou complètement à coté de la plaque) en relation client pouvait tâcher de s’atteler à ce qu’il sait faire de mieux, à savoir assister le consommateur (et accessoirement dépensière de sommes astronomiques en téléphone alors ils devraient être contents), ça serait BIEN hein ?
- Bien écoutez mademoiselle, je suis désolé, je vous propose qu’on fasse ainsi: vous me dites à quelle heure je peux vous appeler, je mets le dossier en attente, et lorsque vous êtes chez vous, nous effectuons le paiement, d’accord ?
- (bon subitement je dois l’avouer, il est tout gentil tout calme, proche du bisounours ou du barbapapa donc ça me calme un peu) Ok, dans 1h alors.
- très bien donc à 18h alors ?
- oui.
- 18h30 si vous préférez ?
- (t’es con ou t’es con toi? si je te dis dans une heure c'est pas dans 1h30 putain!) Non 18h, car après j’ai un cours et je ne serai pas joignable. (oui, la vie de chômeuse me permet d’avoir tout de même quelques activités!)
- Très bien mademoiselle, à tout à l’heure !

Il est presque inutile de vous préciser que monsieur-parfait-pas-si-parfait n’a pas rappelé à 18h, ni à 18h10, ni 18h25 finalement, bref, il s’est fait attendre jusqu’à 18h45 mais comme je l’avais prévenu, je n’étais pas joignable et je n’ai vu ses appels qu’en sortant du sport, vers 19h30…

Malheureusement, j’avais un diner le soir même et je me suis dépêchée de rentrer prendre une douche avant de filer au restaurant dans le but de passer une bonne soirée. Mais, comme on dit, jamais deux sans trois, ce fut sans compter l’ultime appel, de l’ultime connasse (car oui, chez Bouygues télécom, on n’embauche pas qu’une seule grosse niaise, on en choisit des tonnes pour que les clients ne soient pas trop perdus en tombant sur des messieurs-parfait au milieu de tout ça!!!).

A demain pour le point culminant de cette riche aventure !!!

vendredi 16 avril 2010

Recherches Internationales (2)

Ami (chômeur) du soir, bonsoir! Reprenons sans plus tarder notre récit d’hier…

J’étais en pleines recherches professionnelles à l’étranger, nouant des contacts et tapant la discute, sans réaliser que mon super-forfait-néo-3-illimité-dès-18h-mais-pas-vers-l’étranger-en-fait-c’est-marrant, en prenait un petit coup dans la facture…

Bref, je ne me suis pas immédiatement souciée de cette dépense supplémentaire, à placer, d’après mon PCG (Plan Comptable Générale pour ceux qui n’auraient pas goûté à cette délicieuse matière), dans le compte 678, à savoir les «autres charges exceptionnelles». Cependant, j’aurai dû me sentir alertée lorsqu’un numéro particulier a commencé à m’appeler plusieurs fois par jour: +33 6 14…
Je précise que ce numéro, non content de m’intriguer, me raccrochait au nez chaque fois que je prenais cinq minutes sur mon temps précieux dans l’espoir de tailler une bavette avec un mystérieux inconnu!

Eh oui cher lecteur, la vérité doit être levée, je suis blonde je l’avoue, et je n’avais même pas reconnu le numéro supra-caché, dur-à-démasquer... Le 614!!! Dur hein? 614 qui pour les non adeptes de Bouygues télécom, est simplement le numéro court du service client, ce qui, je vous l’avoue, aurait simplement du m’enfermer dans une décision d’absence momentanée, de non-réponse la plus complète, voire, de mort subite et de non décrochage!

Mais, ami chômeur, tu es forcé de constater que je suis une battante, et par une belle journée de (semi) été (qui ne partait pas pour être gâchée), j’ai décroché!

- Allo ?
- Mademoiselle V.??
- Ah non sa fille! (car oui ma demande de transfert de ma ligne téléphonique du nom de ma mère au mien a commencé il y a plus de 5 ans)
- Ah, très bien, vous devez être l’utilisatrice aloors?
- C’est ça oui. (tu m'as l'air d'être une descendante directe des plus grands mentalistes mondiaux petite coquine!)
- Très bien mademoiselle, je suis S. du service client bouygues télécom!
- (sans blague ??? je croyais que c’était Casimir! Mais merde, on m'aurait menti???) Oui ?
- Voilà mademoiselle (vous remarquerez le nombre incalculable de marques de politesse replacées par l’opératrice), je vous appelle au sujet de votre hors forfait.
- Ouiiiii ?
- Bien, connaissez vous le montant de votre hors forfait ce mois-ci ?
- Nooon (mais peut être puis-je appeler un ami? ou demander le vote du public?)
- Et bien mademoiselle B., votre hors forfait s’élève à 67,7€!
- (Mais ça alors, en voilà une nouvelle qu’elle est bonne!) Oui, et ???
- (un poil décue la poufiasse, elle devait s'attendre à une énorme crise avec stress, roulades au sol et poussées d'acnée) Et bien il existe une clause dans votre contrat qui nous permet d’exiger le paiement de la moitié du hors forfait immédiatement.
- Et donc ?
- Donc si vous ne payez pas tout de suite, mademoiselle, nous allons suspendre votre ligne.
- Mais vous allez suspendre quand??
- Et bien mademoiselle, nous noterons un refus de votre part de payer, l’international sera supprimé dès la fin de la conversation et les appels nationaux seront suspendus dans 48h !
- (ah mais porteuse-de-bonnes-nouvelles-bonjour j’espère que tu es bien payée toi pour faire un boulot de merde comme ça!!) Oui mais là, je paye comment ?
- Il vous suffit de me communiquer les informations de votre CB mademoiselle !
- (et tu gardes bien les trois petits chiffres au dos ma poule pour faire tes courses sur internet aussi?) Oui c'est-à-dire que là je ne suis pas chez moi, vous pourriez me rappeler d’ici 1h afin que je récupère ma carte bleue ?
- Ah non désolée mademoiselle, nous ne sommes pas autorisés à vous rappeler !
- (Est-il important de préciser quel opérateur est numéro un de la relation client???) Non mais là, madame, vous réalisez quand même que ça fait déjà 3 jours que je reçois des appels du 614 qui me raccrochent au nez quand je décroche et que vous m’expliquez que vous ne pouvez pas rappeler une fois de plus ?
- Désolée mademoiselle! Donc vous souhaitez payer?
- (grosse pute) Mais je vous dis que je n’ai pas ma CB sur moi!!! Est ce que vous ne pourriez pas faire l’effort de me rappeler dans 1h pour que je paye?!
- Non mademoiselle, vous pouvez continuer à batailler longtemps ça ne changera rien!
- (ok, correction exceptionnelle, toi tu mérites un grosse grosse pute) Non mais vous me harcelez pendant 3 jours, m’appelez pour une histoire de hors forfait, vous exigez que je paye immédiatement sous peine de coupure de ligne et VOUS NE POUVEZ PAS PASSEZ UN PUT*** DE COUP DE FIL SUPPLEMENTAIRE ???
- Ecoutez mademoiselle, je note à ce moment là votre refus de payez, vous n’allez pas continuer, ça ne sert à rien, je vous ai fait part du contrat, c’est à vous d’agir maintenant!
- (c'est-à-dire que t’as de la chance d’être bien planquée derrière ton téléphone toi) Non mais c’est encore moi qui vais payer pour ça putain!
- Ah non, c’est déduit de votre forfait mademoiselle!
- Mais j’en ai PAS du forfait vous voyez BIEN puisque vous m’appelez pour ça! (connasse!!!!!!!!)
- Ecoutez c’est dans le contrat, je n’y suis pour rien!
- Mais où ça dans le contrat hein? (Tu peux noter, cher lecteur, une utilisation inhabituelle de grossièretés et autres petites affections…) Les tous petits caractères derrière la feuille? C’est facile ça hein!
- Bien, mademoiselle, je constate votre refus de payer.
- MAIS JE REFUSE PAS DE PAYER (j'argumente c'est tout!) (triple buse celle là !) je n’ai juste pas ma carte bleue là!
- Très bien mademoiselle.
- Quoi, c’est tout ????
- Voilà, je note tout cela, votre ligne sera suspendue…
- QUOI ? Non mais attendez là, c’est quoi votre nom?? (oui là, j’ai cru que ça allait l’impressionner, qu’elle aurait peut être une tremblote géante à l’idée de se faire virer et je me suis sentie puissante, j'avoue)
- S. F. mademoiselle.
- (plusieurs heures après, ma sœur m’a dit qu’elle avait tout à fait pu me donner un faux nom et je me suis sentie un poil stupide) Très bien madame F. c’est inadmissible de menacer les clients comme ça!
- (la meuf n’en a rien à foutre finalement, elle a fait son job et ne pense qu’à raccrocher!) Très bien mademoiselle, allez, au revoir et une excellente journée à vous!
- CONNASSE (et là, note donc ami lecteur, que celui-ci n’est pas entre parenthèses, il a été dit et presque crié même!)

*** Fin de la conversation ***

Texto de Bouygues: "Votre demande de suppression de ligne vers l'international a bien été prise en compte".



Voilà pour la première partie de Bouygues télécom, qui ne s’arrête pas là (malheureusement) et se poursuit dans deux incroyables appels supplémentaires qui vous seront contés dès demain!!! Et on aime ça, et ça vaut le coup!!!

jeudi 15 avril 2010

Recherches Internationales (1)

Quand tu es employé de l’ANPE, cher lecteur futur/ex/jamais chômeur, tu as un devoir envers ta grande famille d’accueil qu’est le pôle emploi.
« Votre mission, si vous l’acceptez : CHERCHER DU TRAVAIL », afin de voler de vos propres ailes, de quitter le nid, d’arrêter ces entretiens mensuels avec votre guide, que dis-je votre guide, le mot est trop faible: votre mentor (car oui, ton conseiller ANPE, tu le découvriras bien assez vite, sera un peu l’équivalent de Pascal le grand frère).

Alors comme ça, au départ, non il n’est pas évident de deviner que notre mission première est de retrouver un emploi finalement… Rupture de contrats, sureffectif, crise économique, restriction budgétaire, toi, chômeur, tu ne veux plus retourner dans le monde hostile qu’est l’entreprise. Tu souhaites reprendre ton souffle, profiter de ta nouvelle famille et de tes nouveaux amis-chômeurs !
Eh oui, on croirait presque, bercés de douces illusions, qu’on est tous enrôlés pour monter un joli spectacle de fin d’année, où chacun s’adonnerait à ce qu’il sait faire de mieux (jonglage, maquettes, pâte à sel, poterie, scrabble, danse de salon et autres performances artistiques des plus élaborées).
Malheureusement la vérité est ailleurs… Tu te dois de rester en recherche active sous peine d’être (alors attention le mot qui va suivre pourrait heurter la sensibilité de certains lecteurs) RADIE du pôle emploi.

Toi qui n’as jamais été un mauvais bougre, tu vas alors t’appliquer mé-ti-cu-leu-se-ment à ta mission en :
- postulant aux annonces sous-payées,
- envisageant des professions qui ne nécessitent aucune étude alors que tu as un joli bac +5 en poche,
- proposant une reconversion vers les postes les plus enviés
« Livreur de pizzas, ça ne vous dit paaaas ?? »
« Ah bah non connasse, c’est l’hiver, il fait un froid de *$£^%, je ne sais pas conduire un scooter et puis le casque, ça nique le brushing, et si je mange des pizzas tous les jours, dans un mois je pèse un quintal !»
- et surtout, en décidant que le monde entier est ton terrain de recherche !

Tu as toujours vécu à Nogent-le-Retrou ? Toute ta famille est là-bas et même ton chat y sera enterré ? Pas grave, tu braves le monde, affrontes l’inconnu, et tu postules à l’étranger.
Alors pas n’importe où bien sur, tu te hasardes aux pays frontaliers ; Belgique, Luxembourg, Suisse, Espagne…
Surtout, tu n’oublies pas de créer ton cv dans chaque langue et de produire une lettre de motivation spécifique à CHAQUE poste et différente selon CHAQUE candidature hein, parce que sinon on ne perdrait pas de temps et ça ne serait pas marrant!
Chômeur chanceux, dans tes recherches internationales, tu as été repéré ! Des recruteurs t’appellent, te proposent d’envoyer plus d’informations sur ton profil, et conviennent même d’entretiens téléphoniques.
C’est LA que ça devient intéressant, car non seulement tu galères pour chercher, mais en plus, quand on t’appelle de l’étranger, et bien tu PAYES! Voilà hein, c’est marrant, tu découvres alors les joies du hors-forfait « professionnel », mais quand c’est pour la bonne cause me direz-vous...

Tu vas découvrir que des éléments ayant fait partie de ta vie depuis des années peuvent se révéler de véritables obstacles à ta recherche. Des éléments sournois, tapis dans l’ombre, qui vont, on peut l’avouer, venir bien te faire chier si tu fais partie des heureux élus !

C’est tout pour aujourd’hui, mais pour découvrir qui fut la-source-d’emmerdes-dont-le-chômeur-n’a-pas-mais-alors-vraiment-pas-besoin-dans-ces-périodes, rendez-vous demain !