jeudi 15 avril 2010

Recherches Internationales (1)

Quand tu es employé de l’ANPE, cher lecteur futur/ex/jamais chômeur, tu as un devoir envers ta grande famille d’accueil qu’est le pôle emploi.
« Votre mission, si vous l’acceptez : CHERCHER DU TRAVAIL », afin de voler de vos propres ailes, de quitter le nid, d’arrêter ces entretiens mensuels avec votre guide, que dis-je votre guide, le mot est trop faible: votre mentor (car oui, ton conseiller ANPE, tu le découvriras bien assez vite, sera un peu l’équivalent de Pascal le grand frère).

Alors comme ça, au départ, non il n’est pas évident de deviner que notre mission première est de retrouver un emploi finalement… Rupture de contrats, sureffectif, crise économique, restriction budgétaire, toi, chômeur, tu ne veux plus retourner dans le monde hostile qu’est l’entreprise. Tu souhaites reprendre ton souffle, profiter de ta nouvelle famille et de tes nouveaux amis-chômeurs !
Eh oui, on croirait presque, bercés de douces illusions, qu’on est tous enrôlés pour monter un joli spectacle de fin d’année, où chacun s’adonnerait à ce qu’il sait faire de mieux (jonglage, maquettes, pâte à sel, poterie, scrabble, danse de salon et autres performances artistiques des plus élaborées).
Malheureusement la vérité est ailleurs… Tu te dois de rester en recherche active sous peine d’être (alors attention le mot qui va suivre pourrait heurter la sensibilité de certains lecteurs) RADIE du pôle emploi.

Toi qui n’as jamais été un mauvais bougre, tu vas alors t’appliquer mé-ti-cu-leu-se-ment à ta mission en :
- postulant aux annonces sous-payées,
- envisageant des professions qui ne nécessitent aucune étude alors que tu as un joli bac +5 en poche,
- proposant une reconversion vers les postes les plus enviés
« Livreur de pizzas, ça ne vous dit paaaas ?? »
« Ah bah non connasse, c’est l’hiver, il fait un froid de *$£^%, je ne sais pas conduire un scooter et puis le casque, ça nique le brushing, et si je mange des pizzas tous les jours, dans un mois je pèse un quintal !»
- et surtout, en décidant que le monde entier est ton terrain de recherche !

Tu as toujours vécu à Nogent-le-Retrou ? Toute ta famille est là-bas et même ton chat y sera enterré ? Pas grave, tu braves le monde, affrontes l’inconnu, et tu postules à l’étranger.
Alors pas n’importe où bien sur, tu te hasardes aux pays frontaliers ; Belgique, Luxembourg, Suisse, Espagne…
Surtout, tu n’oublies pas de créer ton cv dans chaque langue et de produire une lettre de motivation spécifique à CHAQUE poste et différente selon CHAQUE candidature hein, parce que sinon on ne perdrait pas de temps et ça ne serait pas marrant!
Chômeur chanceux, dans tes recherches internationales, tu as été repéré ! Des recruteurs t’appellent, te proposent d’envoyer plus d’informations sur ton profil, et conviennent même d’entretiens téléphoniques.
C’est LA que ça devient intéressant, car non seulement tu galères pour chercher, mais en plus, quand on t’appelle de l’étranger, et bien tu PAYES! Voilà hein, c’est marrant, tu découvres alors les joies du hors-forfait « professionnel », mais quand c’est pour la bonne cause me direz-vous...

Tu vas découvrir que des éléments ayant fait partie de ta vie depuis des années peuvent se révéler de véritables obstacles à ta recherche. Des éléments sournois, tapis dans l’ombre, qui vont, on peut l’avouer, venir bien te faire chier si tu fais partie des heureux élus !

C’est tout pour aujourd’hui, mais pour découvrir qui fut la-source-d’emmerdes-dont-le-chômeur-n’a-pas-mais-alors-vraiment-pas-besoin-dans-ces-périodes, rendez-vous demain !

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